Lettre à…

Lettre à…

J’ai posé mes pinceaux, je cours, je vole, je suis là et ailleurs. Pas le temps de faire mes yeux de biche, le khôl, le rimmel, l’écharpe en soie sauvage sont aux objets perdus. Il y a celui qui m’attend avec patience, la patience de l’amour fort. Il me prend comme je suis avec mes cheveux en désordre, mes bottes de paysanne, et je l’aime, je l’aime, je le cajole, le soigne, lui donne à boire quand il s’empoussière les jours de vent du sud. Si mes ongles s’effritent à trop lui donner, il m’enveloppe de chants d’oiseaux, de parfums de menthe, de coriandre froissée et de sa sensuelle tendresse… mon jardin.
Madeleine