Semez fèves et petits pois. Dans le midi c’est déjà fait depuis longtemps. Mais chez nous, il n’y a pas une minute à perdre. Ces braves légumineuses mettent en effet trois à quatre mois à pousser. Et comme elle supporte mal les grosses chaleurs, elles doivent pouvoir être récoltées avant l’arrivée de l’été. Si votre sol a été bêché à l’automne, il suffit de le reprendre superficiellement avec une houe pour le réchauffer et l’aérer. Pois et fèves ayant la capacité de fixer l’azote atmosphérique, grâce aux bactéries du genre Rhizobium qui vivent en symbiose sur leurs racines, tout apport d’azote est superflu. Mieux: leur culture, comme celle du haricot et de toutes les autres fabacées, permet d’enrichir le sol et donc d’économiser votre précieux compost. Tracez ensuite des sillons de quelques centimètres de profondeur et espacés de 40 à 50 cm selon les variétés puis placez une graine tous les 2 à 3 cm minimum pour le pois, tous les 15 centimètres pour les fèves. Lorsque les jeunes plants auront atteint 15 à 20 cm de haut, buttez les légèrement et protégez les par un paillage (paille, tonte de gazon…) qui évitera la levée des mauvaises herbes et vous permettra d’économiser l’eau en limitant l’évaporation. Pensez également à installer un palissage (branches suffisamment grandes fichées en terre) si vous avez semé des variétés de pois à rames afin de leur permettre de grimper à leur guise.
Plantez ail, oignons, échalotes. En général, il faut s’y prendre plus tôt, dès la mi-février, mais avec cette pluie incessante l’opération a pris du retard… Rassurez-vous, il est encore temps. Préparez votre planche comme précédemment en prenant soin, si votre sol a tendance à retenir l’humidité, comme c’est le cas en conditions argileuses, de former des billons ou buttes de 15 à 20 cm de haut à l’emplacement de chaque rang, espacés de 30 à 40 cm. Cette astuce est le moyen le plus efficace pour lutter contre le pourrissement de vos jeunes plants d’ail, d’oignon et surtout d’échalote, particulièrement sensible à l’excès d’eau. Les cailleux d’ail et les bulbes d’oignon et d’échalotes seront ensuite légèrement enfouis, dans le bon sens (c’est-à-dire pointe vers le haut) au sommet des billons à 15-20 cm d’écartement. Après la levée, binez régulièrement votre plantation pour reconstituer les buttes et éliminer les mauvaises herbes. Évitez également l’apport de fumier, générateur lui aussi de pourrissement prématuré. Si tout se passe bien vous dégusterez dès le mois juin vos premiers oignons nouveaux: un délice!
Plantez également les fraisiers que vous penserez à couvrir d’un voile d’hivernage (P 17) ainsi que les premiers radis et carottes.
Le jardinier du bonheur est un homme heureux: s’il fait partie des 60% de Français qui ont la chance de pouvoir partir en vacances cet été, il sait qu’à la fin, quand sonnera l’heure, toujours un peu déprimante, du retour à la vie «normale», il aura au moins la joie de revoir ses fleurs et ses légumes. Mais dans quel état? C’est tout le problème. Pour partir l’esprit tranquille, voici quelques gestes simples à effectuer dans les jours qui précèdent votre départ. Ils devraient permettre à votre jardin de «survivre» le mieux possible à votre absence plus ou moins prolongée.
Binez méticuleusement
D’abord, il n’y a rien de plus déprimant que de retrouver son jardin envahi d’herbes folles. C’est souvent très moche et, surtout, vos cultures peuvent avoir pâti de cette concurrence débridée. Enfin, la remise en état peut représenter une somme de travail qui risque de vous gâcher le plaisir de ces retrouvailles. Certes, l’été n’est pas la saison la plus propice au développement des adventices (nom savant donné aux «mauvaises herbes»). Surtout s’il est chaud et sec, comme c’est le cas depuis maintenant quinze jours et comme cela devrait, a priori, le rester jusqu’à la fin de la semaine.
Mais il suffira de quelques pluies orageuses pour que vos jardins soient rapidement couverts de pourpiers, papyrus,panic, digitaire ou sétaires verte ou glauque), d’amarantes, de chénopodes, de morelles, de séneçons. Bref la liste est longue!! Pour limiter, la propagation de ces indésirables, la solution consiste à biner méticuleusement votre jardin dans ses moindres recoins. Intervenez de préférence sur sol sec et par temps ensoleillé pour limiter au maximum le risque de repousse. Prenez bien soin d’arracher toutes les adventices, même les plus petites. Éliminez celles qui ont déjà fleuri, en les jetant pour éviter qu’elles ne grainent.
Souvenez-vous, comme le dit l’adage populaire, qu’«un bon binage vaut deux arrosages». Le fait de casser la croûte de terre superficielle permet en effet de stopper la remontée de l’eau par capillarité et de limiter ainsi les pertes par évaporation. En outre, en cas de précipitation, la pluie, au lieu de ruisseler, s’infiltrera plus aisément et plus profondément dans le sol. Vous faites ainsi d’une pierre deux coups: non seulement vous aurez «nettoyé» votre parcelle, comme on vient de le voir dans le paragraphe précédent, mais vous préserverez, en plus, la réserve hydrique de votre sol. Ce qui peut s’avérer déterminant si une sécheresse prolongée devait sévir en votre absence. Pour essentielles qu’elles soient, ces précautions risquent toutefois de ne pas être suffisantes notamment pour des plantes gourmandes en eau. C’est le cas des tomates, aubergines, poivrons, salades, céleris et cucurbitacées. Dans ce cas, arrosez généreusement, mais sans excès, le pied de ces potentielles assoiffées puis recouvrez généreusement de paille ou de tontes de gazon afin, là encore, de réduire l’évaporation, et d’empêcher, en les privant de lumière, la germination des graines d’adventices. Si vous vous absentez trois semaines et plus, n’hésitez pas à donner les clefs de votre jardin à un ami ou votre voisin qui viendra donner un petit coup d’arrosoir si le besoin s’en fait sentir. À charge pour vous de lui rendre le même service quand il s’absentera à son tour.
Récoltez tout ce que vous pouvez emporter
Quoi de plus agréable que de déguster «sa» production pendant les vacances et d’en faire profiter, le cas échéant, la famille ou les amis à qui l’on rend visite. Succès assuré! Tomates, aubergines, courgettes, blettes, salades, haricots voyagent très bien. N’hésitez pas à récolter les tomates encore vertes, pour peu qu’elles commencent à peine à jaunir. Le processus de maturation étant enclenché elles passeront progressivement à l’orange puis au rouge et vous pourrez vous en régaler tout au long de vos pérégrinations. Attention toutefois à ne pas les stocker en plein soleil: privées de sève, vos tomates risquent tout simplement de brûler et d’être inconsommables. Évitez également de les conserver au réfrigérateur: le froid leur fait perdre leurs délicats arômes.
Si vous ne pouvez malheureusement rien emporter avec vous (voyage en train ou en avion, voiture trop petite ou trop chargée), proposez à la personne à qui vous avez confié vos clés de profiter de vos récoltes, en particulier de vos courgettes. Cette plante a en effet la particularité de concentrer sa sève sur un à deux fruits et de cesser de produire de nouvelles fleurs dès qu’ils commencent à grossir. Le fait de ramasser régulièrement les courgettes dès qu’elles mesurent une vingtaine de centimètres est le plus sûr moyen de pas sursauter, à votre retour, à la vue de «monstres» pouvant atteindre plus d’un mètre de long!
Enfin
● Coupez les gourmands des tomates de façon à obtenir de beaux fruits quand vous rentrerez.
● Évitez en général de semer et de planter: vous ne serez pas là pour prendre soin de vos jeunes semis et plantations.
Préférez un arrosage le soir, le plus tardivement possible, de façon à ce que le sol soit refroidit pour éviter une évaporation immédiate à son contact.
Pour les jeunes plantations, il convient d’être plus vigilant et d’arroser plus régulièrement que les plantes bien installées.
En pot et en bac, vos plantes demandent un arrosage presque quotidien pendant les périodes de forte chaleur. Arrosez doucement, pour le substrat s’imprègne bien de l’eau.
Lorsque votre sol est lourd, il est préférable d’arroser abondamment et moins souvent car il conserve plus longtemps l’humidité. Dans un sol léger, vous devrez arroser plus souvent, car l’eau ne reste pas.
Laissez souffrir un peu vos plantes entre deux arrosages pour que le système racinaire se développe en profondeur. Un arrosage superficiel privilégie un développement des racines en surface et les rend donc plus sensibles à la sécheresse.
Ne mouillez pas le feuillage des plantes sensibles aux maladies cryptogamiques comme les rosiers, les tomates ou les curcubitacées au jardin potager.
Arrosez vos plantes de terre de bruyère avec de l’eau de pluie de récupération. Pour cela installez un réservoir sous une sortie de gouttière. Ou tout simplement, laissez une poubelle ouverte dans un coin du jardin.
Binez aux pieds des plantes lorsque le sol est compact. L’eau pénétrera plus en profondeur dans le sol. « Un binage vaut deux arrosages ». Ce conseil vaut également pour les jardinières.
Éliminez les mauvaises herbes qui font de la concurrence à vos plantes.
Pour éviter l’évaporation de l’eau, paillez votre sol avec des écorces de pin, des déchets de tonte, du carton ou des journaux par exemple. Le paillage formera une protection contre les rayons du sol qui chauffent le sol et permettra de conserver une certaine humidité dessous. Le paillis empêchera également, les mauvaises herbes de se développer.