Plusieurs d’entre vous sont venus me dire qu’il y avait des guêpes sur leur terrain.
Il s’agit, en fait, d’abeilles solitaires qui nichent dans le sol et qui sont absolument inoffensives. Elles creusent des galeries dans le sol pour y déposer leurs oeufs et effectuent d’incessants aller-retour pour déposer de quoi alimenter les futures larves. Très utiles à la pollinisation, elles servent aussi de nourriture aux oiseaux. Lorsqu’elles ont trouvé un lieu favorable à leur nidification, elles ont tendances à y venir en nombre, creusant leurs nids sur un même site en une concentration parfois impressionnante qu’on appelle « bourgade », comme un village… Leur présence est même parfois favorisée par les jardiniers qui prévoient de leur réserver une partie de sol nu pour les accueillir tant elles sont utiles.
Si vous souhaitez quand même vous en débarrasser, sachez que leur activité est relativement limitée dans le temps et qu’elle ne vous « dérangeront » pas longtemps. Au pire, ne sacrifiez qu’une partie de la colonie, en labourant, par exemple, le sol lorsqu’elles ont terminé leur travail de ponte.
Pas fous, les oiseaux migrateurs ! Leur instinct n’a pas été trompé par la soi-disant « modernisation ». Comme chaque année, leur bruyant passage nous a avertis de l’arrivée du prochain hiver. Après un temps exceptionnellement doux, qui a permis aux légumes de s’épanouir donnant l’illusion d’un automne sans fin, le premier coup de froid a donné raison au calendrier. Gelée blanche Chemin de Labatut ! C’est la fin des blettes, courgettes et poivrons, qui en une nuit ont perdu leur vigueur et les capucines qui étaient encore en pleine floraison sont devenues fantômes translucides.
Il faut se faire une raison, remplir les brouettes pour mettre au compost les déchets végétaux et préparer la terre à son repos hivernal. On bêche, on ratisse et on oublie. La nature fera le reste. Le trèfle incarnat ne craint pas le froid, il sera le futur engrais vert. Les passionnés de nature, ne vont pas déserter tout à fait les jardins, même s’ils sont moins nombreux qu’à la belle saison. Ceux qui risquent le déplacement peuvent encore cueillir choux, brocolis, mâches, petits navets roses, oseille et poireaux survivants de l’attaque en règle du fameux vers.
Quand on vient du cœur des villes la grisaille semble installée, pourtant la forêt et son sous-bois de fougères roussies donnent une autre vision du temps et il y a encore de belles lumières sur nos Parcelles du bonheur.
Madeleine, 13 décembre 2014
(Jour de la Sainte Luce où les jours allongent d’un saut de puce)
En naviguant sur Internet, voici ce que j’ai trouvé pour vous pour ne pas laisser vos parcelles « toutes nues » pendant l’hiver :
Il n’est jamais recommandé de laisser les sols nus pendant la mauvaise saison. Sauf dans les terrains lourds et argileuxoù le «général Hiver» parvient, sous l’action du gel, à faire éclater les mottes sans que le jardinier n’ait à lever le petit doigt, mieux vaut leur offrir une chaude et solide couverture.
Ce peut être de la paille, des feuilles mortes et des résidus végétaux de toute sortes ou un engrais vert». Autrement dit une plante à croissance rapide qui «habillera» le sol d’un beau manteau de verdure et l’enrichira en humus et en éléments nutritifs une fois broyé et enterré à l’arrivée des beaux jours. D’où son nom.
Parapluie végétal
La protection contre les intempéries n’est pas le moindre avantage de cette technique agronomique, au demeurant facile à mettre en œuvre, y compris par un jardinier débutant. Les sols à dominante limoneuse sont, en effet, très sensibles à la «battance», un phénomène qui se manifeste par la formation d’une croûte superficielle dure et asphyxiante générée par l’impact des gouttes de pluie. En faisant office de parapluie végétal, les feuilles de l’engrais vert amortissent le choc et préservent la structure du sol qui sera plus facile à reprendre au printemps.
Autre intérêt: ce couvert végétal temporaire stimule la vie microbienne du sol, sert de nourriture aux précieux lombrics tout en limitant la propagation des «mauvaises» herbes. Non seulement il empêche ces dernières de germer, en privant leurs graines de lumière, mais il étouffe dans l’œuf toutes celles qui feraient mine de pousser. De quoi maintenir propres les parties non cultivées du jardin pendant toute la mauvaise saison. Et s’épargner la corvée de désherbage au printemps!
« À cette période de l’année, vous avez le choix entre plusieurs espèces végétales: le trèfle incarnat dont la belle fleur, d’un rouge profond, attire le printemps venu papillons et insectes pollinisateurs, la vesce d’hiver, la féverole d’hiver, l’avoine ou le seigle que vous pouvez utiliser en mélange avec la vesce notamment.
Après avoir travaillé votre sol superficiellement au moyen d’une houe ou d’un trident, semez les graines à la volée en essayant de les répartir le plus harmonieusement possible. Enterrez-les en donnant des petits coups de râteau puis arrosez copieusement si le temps est sec afin de hâter la germination et la levée. Pour que l’opération soit efficace, votre parcelle doit être entièrement végétalisée avant l’arrivée des premiers froids, il est vrai de plus en plus tardive ces derniers temps.
Au retour des beaux jours, lorsqu’il aura rempli son office, broyez l’engrais vert au moyen d’une tondeuse à gazon (réglée en position haute) et enfouissez-le dans les premiers centimètres du sol pour qu’il se décompose, enrichisse la terre en humus et nourrisse la culture suivante. En captant l’azote atmosphérique, les légumineuses, comme le trèfle, la vesce, ou la féverole, agissent en effet comme de précieux fertilisants.
Prévoyez un délai d’un mois minimum entre le retournement de l’engrais vert et les nouveaux semis ou plantations afin de laisser le temps aux bactéries et aux champignons décomposeurs de «faire le job». Mais ne vous hâtez pas trop non plus: inutile de passer la broyeuse dès le premier rayon de soleil venu si vous prévoyez d’implanter des tomates ou des courgettes, en général autour de la mi-mai car votre sol ne sera plus protégé. En outre, l’engrais vert n’ayant pas le temps de fleurir, vous priverez vos yeux de la vue d’un beau tapis de couleur et les insectes butineurs d’une source précieuse de nourriture. » (Sce : Marc Menessier)