L’arrosage, c’est comme les antibiotiques: ce n’est pas automatique. Tout jardinier bien avisé se doit en effet de réserver cette corvée – car c’en est une! – aux plantes qui en ont vraiment besoin non sans avoir, au préalable, fait le nécessaire pour conserver la fraîcheur, et donc les réserves en eau, de son sol. Il s’agit, en particulier, du binage (qui comme chacun sait «vaut deux arrosages») et du paillage (qui réduit l’évaporation).
Première règle à bien garder à l’esprit: sauf en cas de sécheresse prolongée, la plupart des végétaux se débrouillent tous seuls comme des grands une fois qu’ils sont bien enracinés. Inutile par exemple de s’échiner à vouloir maintenir son gazon vert tout l’été. Si l’herbe jaunit en juillet et prend des allures de paillassons, elle retrouvera des couleurs dès le retour de la pluie. Seules les pelouses semées il y a moins d’un an, notamment au printemps dernier, doivent être arrosées, car leur système racinaire n’est pas assez développé. Même chose avec les arbres et arbustes, qu’ils soient fruitiers ou d’ornement, ou encore les vivaces: les apports d’eau doivent se limiter aux sujets jeunes ou transplantés depuis moins de deux ans, dès qu’ils manifestent des signes de déficit hydrique (flétrissement des feuilles).
La partie du jardin qui requiert le maximum d’attention est en fait la plus importante pour vous, le potager. Les légumes notamment après les semis ou les repiquages sont très gourmands en eau. En particulier les légumes-feuilles comme les salades, les choux ou les épinards qui ont l’inconvénient de monter à graine, par réflexe de survie, dès qu’ils ont trop soif. Tomates, aubergines, poivrons et cucurbitacées sont également de grandes soiffardes. Mais là encore, une fois bien implantées, elles peuvent se passer d’arrosage pourvu qu’elles soient correctement paillées et qu’il ne fasse pas trop chaud et sec.
En règle générale, l’arrosage de vos légumes ne doit intervenir que lorsque ces derniers en manifestent le besoin (flétrissement ou enroulement des feuilles) en apportant à chaque fois des volumes d’eau conséquents: entre 2 et 4 litres d’eau par pied de tomate, par exemple. Pour votre parfaite information, les pompes en place vous donnent entre 40 et 80 litres à la minute selon le nombre de personnes qui arrosent en même temps. Sachez que des apports d’eau trop fréquents incitent les plantes à développer leurs racines en surface plutôt qu’en profondeur, ce qui les rend très vulnérables si vous n’êtes pas là pour les arroser au moment voulu. Scénario malheureusement classique en période de vacances… En outre, une irrigation excessive peut s’avérer contre-productive en provoquant maladies (surtout si vous arrosez au jet ou avec un asperseur, pratiques à proscrire en cette saison!) et désordres physiologiques («cul noir» de la tomate).